Duo multidisciplinaire et complémentaire, Marie Dessuant et Philip Bone se sont rencontrés lors de leur résidence à Fabrica en 2012. Respectivement designer et graphiste, française et britannique, ils s’installent à Paris en 2014 pour y créer leur studio éponyme. S’exprimant couramment en deux comme en trois dimensions, le duo s’illustre aussi bien dans le design d’objets que dans le graphisme, la photographie la direction artistique et le set design pour des maisons d’édition comme Another Country ou la gallery Bensimon, des marques de luxe comme Céline ou Comme des Garçons, ou encore pour des galeries ou évènements artistiques tels que la Biennale Intérieur de Courtrai.« Notre design n’est jamais gratuit, il raconte des histoires », à commencer par la leur : celle d’une rencontre multi culturelle fructueuse, point de départ fulgurant d’un binôme inattendu et hautement créatif.
Marie Dessuant et Philip Bone du studio éponyme se sont connus à Fabrica, centre de recherche en communication et laboratoire transdisciplinaire financé par la célèbre marque Benetton qui sélectionne chaque année de jeunes artistes du monde entier pour travailler sur des projets communs. Sous la houlette de Sam Baron, alors directeur du centre, Marie, designer française prometteuse, lauréate du prix Cinna- Ligne, et Philip, jeune graphiste et Directeur Artistique anglais de talent intègrent le centre pour un an et élargissent d’emblée leurs champs de vision et d’action. « Après mes études en Arts graphiques, j’ai tout de suite travaillé dans une grande agence londonienne, et je n’avais jamais été vraiment confronté au design d’objets » confie Philip, « Sam Baron, qui était très ouvert, m’a permis d’appréhender cette matière, ça a été une expérience fantastique et cela m’a permis de travailler tout de suite en binôme avec Marie». Une année de formation et d’expression commune permettra aux deux designers de mesurer le potentiel créatif de leur duo.
« Ce qui fait notre force et qui fonde notre identité, c’est notre complémentarité, nous ne nous limitons pas en fonction de la typologie de projet.»
Direction artistique, design d’intérieur, de meubles ou d’objets, identité visuelle et graphisme... nous abordons tous ces sujets ensemble avec la même énergie. » « Même si bien sûr, nous avons chacun des compétences spécifiques pour mener à bout certains aspects sur le plan technique » précise Philip. Prolixes et enthousiastes, les Dessuant Bone s’installent donc à Paris en 2014, après un rapide passage à Londres et fondent leur studio quelques mois plus tard pour entamer une histoire dont les chapitres se suivent sans jamais tout à fait se ressembler : « À chaque projet, nous repartons d’une page blanche, nos créations sont systématiquement liées à leurs origines particulières que nous tentons de mettre en exergue. » insiste Marie. Leur tout premier projet symbolise parfaitement bien, selon Philip, cette volonté narrative : « Pour la Biennale Intérieur à Courtrai en 2014, nous avions été invité, parmi d’autres designers, à investir la salle de classe d’une école sur le point d’être démolie.
Plutôt que d’y entreposer des créations de façon aléatoire, nous avons choisi de mettre en valeur l’histoire forte du lieu comme une ultime célébration de sa richesse ». Le duo choisit ainsi de recouvrir l’espace d’une bâche de plastique noire dont certaines parties ajourées révèleront les détails architecturaux ou moments de vie les plus emblématiques du bâtiment comme autant de témoignages marquants élevés, par là même, au rang d’œuvres d’art. Dès lors, l’expression visuelle du duo fait mouche car elle est systématiquement nourrie et aussi parfaitement maitrisée : « Nous attachons un soin immense à tout ce qui a attrait à la communication, et nous photographions nous-même la plupart des produits qui apparaissent sur notre site, c’est encore un intérêt de notre multidisciplinarité », souligne Marie. « 90% des gens vont voir notre travail sur Internet, très peu d’entre eux y auront accès en vrai » ajoute Philip. Pour le studio Dessuant Bone, l’histoire créative se doit d’être aussi bien « emballée » qu’elle est écrite : en témoigne le magnifique Set Design créé pour photographier leur série Fasted ou encore les images originales de leur Jurassic Light 117 éditée par Another Country.
« En matière de communication, David Bowie est une référence ultime en ce qu’il avait une vision qui englobait absolument tout : de la musique, au costume, en passant par le graphisme des pochettes d’albums ou les shows… » s’enthousiasme Philip. « Avec Designerbox, c’est génial, car nous travaillons sur l’objet mais aussi la maquette du journal et les visuels. C’est exactement à cette globalité que nous aspirons, comme nous l’avions fait, à plus grande échelle, lors de notre travail commun sur le café Honor à Paris dont nous avions conjointement réalisé l’aménagement et l’identité ».
Déjà reconnus et très sollicités Marie Dessuant et Philip Bone sélectionnent soigneusement les projets sur lesquels ils se penchent pour trouver le temps d’en maitriser le contenu comme les apparences. « Nous avons aussi besoin de parenthèse dans le zapping quotidien pour retrouver l’inspiration, la lecture fait partie de ces temps de pause indispensable dans le processus créatif » insiste Marie : Parenthèse sur l’étagère, Murakami, le serre-livres imaginé par le duo rend matérialise joliment cette idée de respiration chère au duo…
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