Si hier, Eric Morena chantait le bateau comme une ode à la liberté et aux irrépressibles envies de prendre le large, certains bureaux d’aujourd’hui pourraient presque nous donner envie de célébrer le train-train quotidien sur des airs d’opérette tant ils font la part belle au bien-être des salariés !
Spécialiste de l’aménagement de bureaux et fondatrice de l’agence d’architecture Archimage, Alexandra Corric nous aide à décrypter l’avènement de ces nouveaux espaces à mieux vivre le travail !
Alexandra Corric
Symbole de la démocratisation du travail administratif, par opposition aux travaux manuels, l’open space voit le jour dès le début du XXème siècle aux Etats-Unis sous l’impulsion d’architectes aussi célèbres que Frank Lloyd Wright qui s’inspire du gigantisme des cathédrales pour des raisons esthétiques et qui permet, en outre, avec ses espaces sans murs un meilleur contrôle des salariés par leurs supérieurs.
Le goût du siècle allant aussi à l'optimisation des mètres carrés, les open spaces prennent bientôt le pas sur les bureaux individuels standardisés, jusqu’à connaître leur âge d’or dans les années 80, ainsi qu’en témoignent des films hollywoodiens mythiques tels que Working Girl ou encore Wall Street.
Fondée par Alexandra Corric dans les années 90, la société Archimage se veut pourtant le fer de lance d’une nouvelle conception de l’espace de travail qui vise, au delà de la productivité, à favoriser le bien être des cadres comme des salariés : « Le gain de mètre carrés n’est plus l’unique motivation et il s’agit maintenant de retenir les talents avec des espaces et une décoration dans lesquels les collaborateurs se sentent bien » explique l’entrepreneuse et architecte DPLG.
AXA - 2016 - ©Archimage
« JE PENSE QUE JE CRÉE CES ESPACES PARCE QUE J’AIME I’IDÉE DE POUVOIR M’Y PROJETER, M’Y ÉCHAPPER UN MOMENT. ILS SONT JUSTE L’EXTENSION DE MES RÊVES QUOTIDIENS »
WEBHELP - 2015 - ©Archimage
BOUGE TON DESK !
Récemment, les besoins primordiaux des travailleurs sont, en effet, pris en considération par la plupart des entreprises, amenant par la même à repenser les espaces de bureaux. Répondant au désir de bouger, le flex office permet aux collaborateurs de choisir chaque matin leur poste de travail, sans avoir de place attribuée et de pouvoir même opter pour le télétravail quand il leur plait - sous réserve de validation patronale.
Concrètement et en termes architecturaux, les espaces sont organisés sur de grands plateaux ouverts sur lesquels de grandes tables font office de bureaux dits « conviviaux ». À la lisière des plateaux, des bulles insonorisées permettant de se concentrer, mais aussi des espaces cosy, des cuisines ou encore des salles de jeux ou de sieste sont censés satisfaire toutes les envies quotidiennes.
ONE POINT - 2017 - ©Archimage
RACONTE-MOI UNE HISTOIRE...
Et si, la clé pour accéder au bien-être des travailleurs, qui par ailleurs ne s’en laissent plus conter, résidait dans l’histoire inscrite dans l’architecture de l’espace ? Celle de la marque ou de l’entreprise, bien entendu, mais aussi celles, plus particulières, de ses collaborateurs.
« En amont de chaque projet, nous nous attachons à écouter les gens, les utilisateurs, pour intégrer les enjeux organisationnels, RH et financiers : cela peut sembler évident mais nous ne faisons pas des projets pour, mais avec nos clients ! » insiste Alexandra Corric, qui revendique ainsi une signature singulière pour chacun de ses projets.
Bien sûr, « la lumière, la connexion avec l’extérieur, et même l’humour et le décalage » sont des facteurs importants mais l’axe d’entrée reste « l’émotion » du décor qui permet de réunir tous les acteurs de l’entreprise autour d’un même objectif.
Salué par de nombreux clients, de Danone au groupe Le Monde pour lesquels Archimage a conçu des espaces sur mesure, ce travail de réflexion en amont est d’autant plus pertinent aujourd’hui avec la crise du COVID et à l’heure où le télétravail fait de plus en plus d’adeptes.
Primordial Reim - 2018 - ©Archimage
« La réflexion porte de plus en plus sur ce qu’offrent les bureaux que les domiciles ne permettent pas et il est essentiel de développer cette envie chez les salariés pour conserver les moments informels, la spontanéité d’un échange et une dynamique collective ! » insiste Alexandra Corric.
‘Au bureau mieux qu’à la maison’ : c’est le postulat qui a servi de base à la lampe Hilla sélectionnée par Designerbox et Archimage pour cette box. Conçue comme un accessoire utile et amical, pour agrémenter les tables de travail, la lampe permet, en effet, à ses utilisateurs de se réaproprier pleinement la source lumineuse tout en agrémentant le plateau qui la coiffe de ses effets personnels. Une promesse qui n’empêche pas d’adopter cet objet éclairé à la maison pour habiller la surface d’une bibliothèque ou d’une table de nuit !