Ron Gilad

L’OBJET COMME SUJET
Internationalement reconnu pour un travail largement récompensé et exposé dans des musées et galeries à Tel Aviv, Bruxelles ou encore New York, Ron Gilad évolue entre art et design tout en se défendant d’être catalogué dans l’un ou l’autre de ces champs d’activité « je ne me limite pas. Mon travail consiste à naviguer entre l’abstrait et le fonctionnel : l’un pouvant influencer l’autre et vice versa ; aujourd’hui mes créations en tant que designer industriel me permettent de continuer à travailler avec des galeries et collectionneurs sur des créations abstraites, telles que mes sculptures».

 

 

S’il collabore avec de prestigieux éditeurs tels que Moooi, Flos ou encore Molteni&C, Ron Gilad a fait le pari à ses débuts de s’affranchir complètement des contraintes liées à la création industrielle pour affirmer une identité forte de concepts et riche d’idées. Après son diplôme en design industriel, il enseigne pendant deux ans le design conceptuel avant de partir à New York en 2001 pour fonder « Designfenzider ». Laboratoire pour ses idées les plus extrêmes, le studio lui permet d’affiner un langage libre, détaché des problématiques habituellement liées à la création d’objet : « un endroit où les méthodes de productions, les coûts, les besoins de l’utilisateur final n’étaient pas pris en considération. Malheureusement, ce fût un échec complet sur le plan financier et j’ai décidé de partir. » Pourtant, le style de Ron Gilad, pur et sans concession, est vite reconnu et se décrypte au travers de réalisations à l’esthétique souvent minimaliste pour mieux délivrer la richesse de leur contenu narratif « Mon but est toujours d’atteindre le maximum avec le minimum. Je n’aime pas les choses extravagantes, je viens d’une maison très simple avec peu d’objets, ainsi je suis toujours attiré par le monde du minimalisme. ». Chez le créateur, l’objet se fait sujet en trois dimensions, la matière devient réflexion et le processus de création est un langage qui vise à dérouter le spectateur pour mieux l’interroger sur son rap- port aux choses.

« Chaque pièce que je crée est comme une lettre dans un alphabet, pour comprendre mon propos, il faut se pencher sur l’ensemble de mes créations qui sont autant de commentaires de la vie quotidienne, mais ne cherchent pas à y apporter d’améliorations techniques ou bien à répondre à certains besoins précis. »Ainsi producteur de concepts plus que d’objets, Ron Gilad se plait à déjouer la taille, la forme et la matière pour déconstruire les idées reçues.

« The birth of a chair », série de 20 structures en argent massif émaillé, décrypte et ré invente l’assise dans sa forme la plus stricte pour provoquer la confusion et interroger la fonctionnalité d’un outil familier, à première vue évident. Le créateur, questionnant le fond par la forme, parfois de façon abrupte, se défend pourtant d’être un provocateur « Certes mon but est de provoquer l’émotion, je cherche la réaction de mes spectateurs. Mais si je choque, ou si je fais sourire, ce n’est qu’un dommage collatéral de mon propos. » En 2010, lorsqu’il décide de quitter son studio New Yorkais Ron Gilad a ainsi imposé une identité remarquée par de nombreuses maisons. Dès lors approché par de fameux éditeurs, il commence à collaborer avec l’industrie et s’installe à Milan, où il réside aujourd’hui. S’il se défend d’être un « bon vendeur », il connaît désormais de grands succès commerciaux avec des pièces étonnantes telles que sa lampe « cher Ingo », suspension luminaire sculpturale à la silhouette arachnéenne, nommé d’après le célèbre designer Ingo Maurer. « Mon studio New Yorkais était situé juste au dessus de son showroom, ma lampe est donc plus un clin d’œil à cette période de ma vie qu’un hommage au designer. Même si je reconnais bien évidemment son talent et son charisme : il est incontournable dans le monde du design. »

 

 

Aujourd’hui guidé avant tout par l’affect dans le choix de ses collaborations, Ron Gilad a dit oui à l’aventure designerbox : « Pour moi le projet, tel qu’il m’a été présenté il y a deux ans, était une belle utopie. Aujourd’hui je suis heureux de m’être trompé et de m’être engagé à y participer. » C’est logiquement un objet chargé de vécu et d’émotions, que le designer a choisi pour la designerbox 25. « Frame X » cadre 3D qui se joue de la fonction pour immortaliser en nature morte les objets choisis du quotidien, a été imaginé par le designer en 2002 à l’époque où sa démarche n’était liée à aucune contraintes de marché « Ce cadre est un joyau du passé, il y avait eu un seul exemplaire réalisé pour Paola Antonelli, directrice du MOMA (Musée d’Art Moderne de New York). Frame X est une idée ancienne, mais qui, selon moi, survit au test du temps. C’est ce qui en fait un objet très précieux à mes yeux, je suis heureux de l’offrir à designerbox. »

 

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