Artiste et illustratrice formée à l'école de l'Art Institute of Chicago et basée à Baltimore, Beth Hoeckel décline depuis 2010 un univers singulier à travers des collages surréalistes comme autant de rêves cosmiques s’offrant à nos yeux ambués d’une certaine nostalgie. Devenue experte es-couper et coller, l’artiste crée des collages à partir d'images tirées de magazines comme des anciens numéros de Life qu'elle sauvegarde souvent depuis des années. Recouvrants les murs de son atelier de Baltimore, chaque pièce prédécoupées vient s’assembler ainsi sous les mains de l’artiste au gré de séries aussi surréalistes que sensibles. « Je pense qu'il s'agit en grande partie de perdre le contact avec la réalité. » Ce qui frappe aussi dans ces collages, c'est la lumière qui éclaire les personnages et qui inspire une nostalgie des années 60, une certaine innocence.
Et si toutes les situations qu’elle met en scène sont impossibles (ou presque impossibles), la façon dont elle les assemble dans les collages dégage une ambiance familière qui pousse le spectateur, pour un instant, à imaginer un univers où l'étrange et l'improbable peuvent se produire. « Je commence presque toujours sans idée précise à l'esprit » Si Beth déclare travailler de manière instinctive, chacune de ses oeuvres nous font ainsi vivre des émotions évidentes comme dans la remarquable série « point de vue » : Une série qui évoque la puissance de la nature, la fascination qu’elle exerce sur nous jusqu’à nous perdre dans un rêve éveillé. hoeckel y montre des hommes, des femmes et des enfants, toujours de dos et souvent debout sur les bords de falaises, les yeux rivés sur le cosmos, absorbés par l’espace infini ou une lune étonnamment proche.
"Je commence presque toujours sans idée précise à l'esprit"
Jouant avec la juxtaposition d'objets de premier plan et d'objets de fonds, les photographies et les collages de Beth Hoeckel évoquent ainsi, à partir d’éléments reconnaissables et bien concrets, des scènes de mondes imaginaires, de terres lointaines et de séquences de rêves qu'elle préfère laisser au spectateur le soin d’interpréter.
"Il y a souvent une double nature dans mon travail. Par exemple, je pourrais utiliser de images enfantines avec quelque chose de dur, morose ou subtilement sexy."
Je veux aussi créer un travail qui soit à la fois insouciant et délibéré." "Point of View" n'est qu'une des nombreuses séries de collages captivantes de Beth Hoeckel, qui poursuit ses rêves éveillés à l’image de la série "Recollection" où elle utilise le noir et blanc, ou encore « Veil » et ses images puissantes de femmes dont les visages sont dissimulés.À défaut de voir l’une de ses oeuvres dans l’une de ses fréquentes expositions aux Etats-Unis où dans de nombreux magazines américains comme Vogue, Cosmopolitan ou le New York Times, vous pourrez vous délecter en suivant illico son merveilleux compte instagram (@bethhoeckel) ou acquérir un tirage sur son shop en ligne.
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