Travailleurs sans frontières, Ich et Kar, s’attaque désormais au monde du design et de la décoration par le biais des motifs inspirés qu’ils composent avec la fantaisie qui les caractérise. Papiers peints, patères, tables, le couple collabore avec Domestic, ou encore Bazartherapy pour diffuser son enthousiasme et sa folie douce dans toutes les pièces de la maison.Au premier étage de la maisonnée, le studio créatif, interrompu gaiement par les allées et venues des enfants, turbine tard le soir pour pondre en masse les bons mots et concepts de génie qui ont fait sa renommée.
Très connus en tant que food graphic designers – un de leur dernier projet est la rénovation complète du site de leur ami Sébastien Gaudard – le couple voyage avec agilité entre différents domaines d’activité. « Quand on a démarré dans les années 90, on travaillait beaucoup avec l’univers de la mode, à l’époque les maisons n’appartenaient pas encore aux grands groupes, nos interlocuteurs étaient les créateurs. Quand le marketing s’est emparé de tout ça, c’est devenu plus difficile, trop d’échelons de décisions !! C’est là que nous nous sommes tournés vers la restauration, l’hôtellerie et la gastronomie, nous y avons retrouvé ce rapport direct à échelle humaine, ou nous travaillons en direct avec ceux qui décident… ».Identitaire, le travail d’Ich&Kar prend forcément l’humain comme point de départ : puisant dans les aspirations fondamentales et personnalités de leur nombreux clients, le duo s’applique à toujours construire des univers sur mesure, enthousiasmant et vivant :
« Ich&Kar c’est l’opposé du “lazy branding »
,à chaque projet, nous démarrons une histoire nouvelle qui prend vie et n’est jamais figée, on aime les choses exponentielles : on crée un univers, on l’agrandit, il s’enrichit par lui même et c’est ça qui fait l’histoire »Dès lors, lorsqu’ils s’attaquent en 2005, à la création de l’identité globale de l’hôtel Condesa à Mexico, le duo repense l’ensemble de la signalétique à la papeterie en passant par les menus et pleins d’autres petits objets : « Jamais autant de fantaisie ni d’importance n’avait été apporté à l’identité d’un hôtel, l’architecture d’intérieur est reine et le reste passait au second plan.
Là, nous nous sommes vraiment emparés du sujet de manière compulsive». Des boites d’allumettes marqués « You’re fired » au « room book » plein d’humour des chambres, le couple marque de sa patte un peu folle et de ses traits d’esprits acérés, les objets phares du parfait voyageur. A leur palmarès on compte le trois étoilés Troisgros à Roanne, le Sketch à Londres, Le derrière l’Andy Walhoo et le BAM à Paris, ou encore Cadet à Los Angeles.
Tous sont imprimés de cette même énergie exubérante et communicative.L’humour, le détournement, l’imagination et l’immédiateté qui sont l’essence des productions d’Ich&Kar se travaillent sans relâche dans la vie quotidienne.Collectionneuse compulsive, de mains, de ciseaux, de tampons et de bons mots, Helena puisent dans ses lubies géniales des trésors d’inspiration « Mon ordinateur recèle une multitude de tableaux excel, classant vocabulaire et citations autour de moult sujets, je possède une collection de plus de 1500 dictionnaires qui appartenaient à mon ami typographe Jean Jacques Sergent. À sa mort, je me suis dit qu’il ne fallait pas qu’on sépare ces dictionnaires, donc j’ai racheté la collection complète. Mon travail est très axé sur la langue, cela allait de soi ». Malicieux et frondeur, le duo polyglotte règne en maître sur les mots pour se jouer des codes du langage, et, à l’occasion, nous faire replonger dans l’enfance.
Avec leur fameux papier peint « Être et avoir », Ich & Kar tapisse les intérieurs modernes d’un goût d’école revisité pour nous faire réviser nos classiques en un joli clin d’œil. En s’invitant peu à peu, au gré d’inventions déco décalés, dans l’univers de la maison, le duo touche à tout ajoute le design à son champ d’activité. « On a toujours été attiré par l’objet, et par le design appliqué à l’objet. C’est vrai que notre langage c’est le dessin, la composition, et il est dommage que les graphistes laisse le champ du motif aux designers produit »Pour Bazartherapy, Ich & Kar imagine en 2014 une famille de tables dont le motif crée véritablement la forme, « Un autre de nos dadas c’est le sujet art et mathématiques : le pavage des tables a été dessiné par le mathématicien Roger Penrose dans les années 70, sa particularité est qu’il est non périodique, c’est à dire qu’il ne se répète pas et c’est cela qui donne l’impression de vertige que nous trouvions intéressante. » Pour designerbox, la frontière poreuse entre graphisme et design était encore plus évidente à franchir
« Nous avions fait toute l’identité de la marque, cela apparaissait comme la suite logique, nous avions hâte de sortir un projet de box »
Missionné pour celle du mois de février, Ich & Kar se fait l’Interprète d’une Saint Valentin gourmande et livre une paire d’assiettes graphiques qui permettront de réinventer indéfiniment les recettes amoureuses du quotidien.
Voir la boutique d'Ich & Kar, en cliquant ici